274 308 places gagnées sur KDP ! 02

Conseil numéro 2 : Prévoir un budget d’investissement

Seconde règle : pour gagner de l’argent, il faut en dépenser. C’est une évidence que beaucoup d’auteurs ne perçoivent pas. C’est pourtant une réalité dans n’importe quelle entreprise. Il vous faut un capital de départ, et vos premiers investissements sembleront se faire à perte. Beaucoup d’auteurs répugnent à mettre de l’argent dans les pubs Amazon, Facebook ou Google. Ils pensent que c’est jeter l’argent par les fenêtres. Pourtant, il faudra en passer par là. Mais les publicités ne seront pas votre première dépense. Avant cela, il y aura bien d’autres étapes à préparer.

J’avais donc publié mes chroniques de la réa en mai 2020. Ce fut un échec, selon mes critères. En deux ans, il s’est vendu à 231 exemplaires. J’ai pensé à le laisser tomber, et à tout abandonner, tant qu’à faire. Une partie de moi était même satisfaite que mon imposture éclate au grand jour. Que mon incompétence à vendre ce bouquin était lié à sa mauvaise qualité, à mes inaptitudes d’écrivain. Mais après un gros travail sur moi-même (voir l’article précédent conseil numéro 1 : changer de paradigme), j’ai plutôt décidé de me battre. J’ai estimé que si j’avais écrit un livre dans ma vie qui valait la peine d’être défendu, c’était celui-là. Et qu’importe si les éditeurs n’en voulaient pas. J’ai décidé de chercher ce qui clochait et s’il était possible de relancer ce fichu bouquin.

Voilà comment je m’y suis pris :

J’ai fait des recherches sur le net concernant KDP. Oui, ça me paraît maintenant invraisemblable, mais je n’avais pas fait ce travail préliminaire ! J’y ai trouvé rapidement une masse considérable de ressources en tous genres, en Français et en anglais. Les USA étant en avance dans le domaine, si vous lisez en anglais, vous trouverez encore plus de matière. Beaucoup trop, même, et il faudra faire le tri. Comme je suis sympa, voici LE site à connaître : https://kindlepreneur.com/

J’ai ensuite acheté quelques bouquins d’auteurs ayant réussi. En français et en anglais. Ce fut le premier investissement. Je les ai lus avec attention, j’ai pris des notes. J’ai été voir les sites Internet de ces auteurs / auteures, consulté leurs pages de livres et leurs pages auteur.

Le résultat de ces premières recherches m’a dévoilé une galaxie dont je ne soupçonnais même pas l’existence. J’ai découvert des acronymes barbares, comme le fameux SEO (search engine optimisation). J’ai donc orienté mes recherches documentaires dans cette direction. J’ai lu des articles, acheté des livres et suivi quelques formations sur cet aspect primordial. J’ai également investi dans une appli (Helium 10). Ce fut le deuxième investissement. Partant de zéro sur toutes ces questions, j’avais du pain sur la planche. On en revient à ce que je disais : il faut considérer ces étapes comme du travail. Au même titre que lorsque vous écrivez un chapitre. C’est pas fun, on est d’accord. Mais comprenez cela : si vous choisissez d’être auteur indé, il faut accepter d’endosser les casquettes de directeur de collection, directeur éditorial, directeur du marketing. Ça ne s’improvise pas. Et le SEO, vous allez en bouffer. J’y consacrerai un article à part, parce qu’il le mérite.

Mais avant d’en arriver là, souvenez-vous, je vous avais expliqué les étapes suivies lors de la création et du lancement de mon livre dans sa première version:

  • Effectuer des recherches sur le fond
  • Écrire le premier jet
  • Faire lire aux bêtas lecteurs
  • Réécrire
  • Faire relire à des beta lecteurs
  • Réécrire
  • Faire corriger
  • Faire faire la mise en page
  • Trouver une illustratrice
  • Publier le livre sur KDP
  • Faire de la promotion de manière organique (comprendre = gratuitement) Pour l’essentiel sur FB et Instagram.

Le résultat de cette absence de stratégie : 231 exemplaires vendus. Pour l’essentiel, à mes amis, collègues et à ma famille. Un échec cuisant. Mais qui m’a beaucoup appris. Passé le cap de l’auto dénigrement où une partie me crachait à la face que je ne savais pas écrire, je me suis rendu compte que ce n’était pas le contenu du livre qui était en cause. Mais bien cette absence de stratégie.

Suite à mes lectures, et prenant en compte des exemples de choix faits par d’autres auteurs, j’ai pris une décision radicale : dépublier le livre et le relancer sous une nouvelle forme. Cela signifiait garder le contenu mais changer le titre, la couverture, la présentation sur la page Amazon (qui va au-delà de ce qu’on appelle le 4ème), le SEO, et réfléchir à des stratégies. Je n’ai pas pu mettre en place tout ce que je voulais. Mais j’en ai fais une bonne partie. Voici quelle furent ces nouvelles étapes :

  • Contacter Amazon pour négocier de transférer mes avis très positifs (67 avis à 4.6 de moyenne) sur cette nouvelle version
  • Changer le titre en prenant en compte le SEO
  • Changer la couverture
  • Réécrire la présentation en prenant en compte le SEO
  • Trouver une personne d’autorité et de référence afin de rédiger une préface, qui validerait le contenu
  • Préparer les 7 cases de SEO
  • Mettre à jour les catégories Amazon
  • Préparer un contenu A+
  • Créer un site Internet et une mailing list
  • Relancer le livre au cours d’une opération croisée avec d’autres auteurs
  • Prévoir un budget publicitaire amazon

Le résultat : une fois que j’ai réussi à optimiser le SEO (ma première tentative fut peu convaincante), mes ventes ont enfin décollé un peu. Sur les trois derniers mois de 2022, j’en ai presque vendu 200. Un chiffre qui n’a rien d’exceptionnel en lui-même. Mais il faut le comparer avec ce qui est comparable : le même livre s’était vendu à 231 exemplaires en deux ans.

En 3 mois, j’en ai donc presque vendu autant qu’en deux ans et d’ici la fin décembre, selon mes projections, j’aurais dépassé ce chiffre.

Je vais maintenant reprendre un peu chacune de ces étapes. Le SEO, comme je l’ai dit, bénéficiera d’un chapitre à part.

Contacter Amazon pour transférer mes avis très positifs

Un truc à savoir avec KDP : non seulement vous pouvez les contacter facilement, mais il faut le faire. Ils sont réactifs et en géne’ral, plutôt efficaces dans le traitement de vos demandes. Ils ont ainsi accepté de transférer une auqrantaine d’avis sur les 67. Pourquoi pas plus ? Je ne sais pas. Mais si je ne les avais pas contactés, j’en aurai eu 0. Vous devrez également les contacter pour ajouter votre livre dans plus de catégories que les deux offertes à l’étape de création de votre livre. Et je vous invite aussi à fouiller dans l’arborescence KDP, car il y a pas mal de petits trucs cachés ici ou là… Tout se passe ici pour les contacts. Ce lien est en bonne place dans ma favoris et je contacte régulièrement KDP.

Changer la couverture

Il faut savoir que les lecteurs passent en moyenne 2 secondes sur chaque couverture. C’est court. Mais l’essentiel de la décision d’acheter ou non se fait pourtant dans ces deux secondes ! Si la couverture appelle le lecteur, il va s’arrêter sur le livre. Cliquer sur l’image pour lire votre présentation (ce qui revient, en librairie, à retourner le livre pour le lire la 4ème de couv’). Et acheter, ou pas. Que vous le vouliez ou non, la couverture est essentielle. Et ce n’est pas à vous qu’elle doit plaire le plus : c’est à votre public cible. Ce lecteur idéal qui achètera votre livre dans 100% des cas, celui à qui votre livre est destiné. La couverture doit l’attirer au premier coup d’oeil. Puis la présentation doit confirmer ce que cette première vision lui a suggéré. Vous savez ce qui est beau avec KDP ? Cela, vous pouvez le mesurer ! C’est ce qu’on appelle taux d’impression et taux de conversion. Vous le mesurerez grâce aux annonces publicitaires, qui vous donnent accès à ces statistiques. Vous saurez si les gens cliquent sur la couverture (c’est le taux d’impression) et si ce clic se convertit en vente (c’est le taux de conversion). Si le taux d’impression est bon, c’est que votre couverture marche bien. S’il est bon mais que le taux de conversion est mauvais, c’est qu’il y a un problème : soit votre présentation fait fuir le lecteur, soit elle n’est pas en adéquation avec votre couverture…

Voilà pour comparaison, la première couverture de la version publiée en 2020, et celle de la nouvelle version publiée en 2022.

Dans les deux cas, j’ai payé un illustrateur. Mais mes demandes n’étaient pas les mêmes. Dans la première version, j’ai écouté mon goût personnel sans me soucier une seconde de la catégorie de mon livre. Pour la seconde, j’ai pris le temps d’étudier la concurrence. De définir mon public cible et ses goûts. De faire en sorte que la couverture permette d’identifier le livre comme appartenant à cette catégorie, sans ambiguïté. C’est là qu’il faut réussir à laisser parler le directeur marketing et enfermer l’auteur au placard.

Trouver une personne d’autorité et de référence afin de rédiger une préface, qui validerait le contenu

Sur Amazon, le lecteur a accès gratuitement aux premières pages de votre livre. Il faut s’en servir ! Ces premières pages doivent vraiment donner envie. Pour cet ouvrage qui ne relève pas de la fiction, l’étude de la concurrence m’a révélé que la validation du contenue était indispensable. Le lectorat-cible de cette catégorie s’intéressera d’abord au pedigree de l’auteur. Or, mon livre est en concurrence directe avec des professeurs renommés, dont certains sont invités sur les plateaux de TV, ou bénéficient d’une véritable fan base. Je ne peux tout simplement pas rivaliser avec eux sur ce terrain. Comapré à ces figures médiatiques, je ne suis “qu’un” infirmier. Malgré l’immense respect que j’ai pour ma profession, notre image reste souvent méprisée et mal reconnue. Le grand public nous voit en général comme des assistants, des techniciens. Alors, en quoi est-ce qu’un infirmier pourrait raconter quelque chose de plus intéressant que le professeur perlinpinin ? C’est une réalité qui fait mal, mais que j’ai pu dépasser. J’ai tout simplement contacté un médecin avec qui j’ai effectué de nombreuses gardes, dont certaines bien mouvementées, et avec qui il existait un respect mutuel. Je l’avais à peine sollicité qu’il me répondait de manière positive. D’une part, je suis très fier qu’il ait ainsi validé le propos de ce livre. Mais en plus, l’impact sur sa réussite ne fait aucun doute. Il s’est même plaint que son nom apparaisse en plus gros que le mien. Mais le directeur du marketing, après avoir baîllonné l’auteur qui se débattait dans le placard, a su le convaincre que c’était le bon choix. Je me fous de savoir si mon lecteur-cible connaît mon nom. Sincèrement. Ce que je veux, c’est qu’il achète mon livre et qu’il le lise. Bien entendu, je n’ai pas payé pour cette préface. Mais peut-être que ça se fait, et ce ne serait pas une dépense idiote.

Vous pouvez donc constater que le changement de paradigme dont je vous parlais dans le premier article, m’a amené à repenser totalement la manière d’aborder mon livre. Alors que mes dépenses pour la première mouture s’étaient limitées aux frais de correction et d’illustration, ici j’ai choisi de dépenser plus, et d’abord pour me former.

Dans le troisième article, je vais vous parler d’un très gros morceaux : le SEO. À bientôt et si vous avez des questions, n’hésitez pas à me contacter !


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